février 2007
Catherine Hermary-Vieille est à nouveau en librairie avec Le Gardien du phare, un roman très réussi qui, après des livres historiques dont Les Dames de Brières ou Le Crépuscule des rois, marque son retour à la fiction.
Vous le boudez…
J'avais envie surtout de revenir à la fiction. J'ai beaucoup écrit, ces dernières années, sur l'histoire. Et revenir pour raconter une histoire que j'avais en moi, ça m'intéressait vraiment…
Disons plus simplement que je souhaitais rappeler que mon inspiration, ce n'est pas uniquement l'Histoire! Rappeler aussi que je suis avant tout romancière. Et que la fiction, je sais faire aussi! Ça tombait bien puisque le sujet du Gardien du phare, je l'avais en moi depuis longtemps, depuis sept, huit ans. Mais il ne pouvait pas sortir. Oui, c'est un livre de maturité. Un livre qui a couvé longtemps et que je n'aurai pas pu écrire à 25 ans…
Les personnages du Gardien du phare vous occupent
encore l'esprit?
C'est un vrai problème pour l'auteur. On a vécu, tout le temps de l'écriture, avec ces personnages ainsi, pour Le Gardien du phare, la rédaction du roman m'a pris une bonne année. Alors, on est lié à ce livre par un cordon ombilical. Et puis, il s'échappe peu à peu. C'est plus ou moins long, il ne disparaît jamais totalement et je ne commence jamais l'écriture d'un livre avant la parution du précédent!
C'est un processus très lent. J'écris dans ma maison en Virginie et quand je promène mes chiens dans la forêt, l'histoire s'impose à moi. Les personnages prennent leur propre vie. Et ensuite, j'ai trouvé que derrière ces trois personnages, derrière Anne, Mathilde et Camille, il y a encore une autre face à explorer…
J'ai situé l'histoire en 1897 pour que le lecteur puisse croire à un vrai récit. Il y a tout un voyage, toute la lenteur d'une traversée en mer, tout le temps nécessaire à différentes activités… Mais en même temps, on pourrait très bien imaginer ce texte aujourd'hui… En fait, j'ai voulu un roman, hors du temps.
Il y a ces deux îles, à proximité de Saint-Pierre-et-Miquelon
et de Terre-Neuve au large du Canada. L'île aux Chiens pour signifier l'étroitesse
de la société, tant pour la vie familiale que professionnelle. Là, on y mène
une vie de peu. Et puis, les trois femmes échouent sur une île sauvage, un îlot
hors du monde, hors du temps. Les trois jeunes femmes ne se connaissent pas,
sont obligées de cohabiter. Et là, si on veut cohabiter, il faut aller à
l'essentiel. Donc, exprimer les secrets. Le Gardien du phare, c'est aussi
un essai de communication…
>A lire : Le Gardien du phare, de Catherine Hermary-Vieille. Albin Michel.
Copyright 2007 SBLlivres ! – Serge Bressan Pour toute reproduction (totale ou même partielle), prendre contact avec : sblivres@free.fr |